Les douaniers de Moustier en Fagne

L' 1852-1870 - officier et douanier en grande tenue
Carte postale éditée par l’Association pour l’histoire de l’Administration des Douanes.
Gravure signée E. Fort


Pourquoi un article sur cette corporation ?


Parce que, comme on va le voir ci-après, les employés des douanes sont, de par leur fonction, des itinérants,
donc difficiles à suivre géographiquement,
nous espérons que les informations communiquées vous permettront de trouvver quelques pistes et peut-être de combler une lacune.


De l'antiquité à la ferme généraleLa ferme généraleLa régieL'uniformeLes douaniers au XIXème siècle à Moustier en Fagne

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De l'antiquité à la ferme générale


Dès la plus haute antiquité, les États ont prélevé des impôts sur les marchandises franchissant les frontières. Ces impôts, surtout
 perçus à l'importation, répondaient pour l'essentiel à une préoccupation fiscale: celle de remplir les caisses publiques. 
LA prohibition, déjà, était également pratiquée, elle visait, à l'exportation, à protéger la collectivité contre les risques de pénurie
des denrées et autres produits indispensables ..
Ces droits perçus à l'importation étaient modérés: en général, le quarantième (« le quarantième des gaules ») ou le cinquantième
 de la valeur de la marchandise, puis, ils ont été perçus aux limites des circonscriptions fiscales
Le recouvrement était effectué, selon un usage largement répandu dans le monde jusqu'à la fin du l8e siècle, par des employés
 de compagnies privées, selon la pratique de l'affermage.
C'est en 1598 que Sully confie à une seule ferme, au lieu de cinq, la perception des droits levés dans le groupe des provinces
soumises aux droits du Roi (provinces dites des "Cinq Grosses Fermes").
En 1607, il promulgue un Règlement Général sur les traites qui tend à uniformiser les pratiques administratives.Au milieu du XVIIème siècle, lorsque Colbert arrive aux affaires, la France est divisée en trois parties principales: les provinees des "Cinq Grosses Fermes", les provinces "réputées étrangères", les provinces" à l'instar de l'étranger effectif', qui
forment des zones franches ..
Les droits perçus, dont la diversité est sans limite, portent des appellations parfois pittoresques: outre le haut-passage, le rêve
et la traite foraine, on trouve la douane de Lyon et de Valence, les convoi et comptablie de Bordeaux, la table de fer, la branche
 de cyprès de Blaye, le premier tonneau de fret, l'entrée de Calais, le sénage, le quillage et le cellerage de Nantes, la traite
morte de Bretagne, la coutume de Bayonne, le péage d'Aix, etc.
C'est Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), contrôleur Général des Finances sous Louis XIV, qui modernise la douane:
- affirmation du rôle économique des droits de douane avec le tarif douanier de 1664, qui établit une protection modérée.
- Mise en place du tarif de 1667 qui fixe une tarification beaucoup plus élevée de certains produits, en vue d'écarter les
productions hollandaises et anglaises.
Le tarif de 1664 n'ayant pu être étendu à tout le royaume par suite de l'opposition des provinces "réputées étrangères", le tarif
de 1667 leur est imposé, il ne fait pas disparaître les douanes intérieures, mais pour la première fois, la France dispose à ses
frontières d'un début de tarif national qui s'appliquera, à la fin du siècle suivant, à plus de deux cinquièmes des marchandises.
Enfin, deux grandes Ordonnances, la première publiée, la seconde préparée du vivant du Ministre, codifient et précisent le
droit douanier en 1681 et 1687, ces textes sont à la base de la législation douanière moderne.

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La ferme générale


C'est l'organisme privé qui reçoit par bail de 6ans du Roi, le droit de lever des impôts, c'est à dire, presque tous les droits de
traite et autres droits indirects dont la très impopulaire gabelle. L'adjudicataire, un prête nom, s'engage à verser au trésor le
montant du bail et conserve pour rémunération l'excédent que rapporte la perception des droits, ce qui représente des montants
 très importants; à partir de 1780, cet excédent sera plafonné.
La Ferme est en pratique dirigée par les fermiers généraux, environ une quarantaine, qui amassent des fortunes colossales.
Les tracasseries administratives au niveau des bureaux, les méthodes parfois brutales des gardes des brigades, l'impopularité
de plus en plus forte de la gabelle contribuent à entretenir la colère des populations.


Organisation

Les employés de la Ferme ne sont pas de fonctionnaires royaux mais agissent au nom du Roi, ce qui leur permet de bénéficier
 de certains privilèges et de la protection de la loi, ils sont organisés en deux services.
-Le personnel de bureau qui vérifie, liquide et perçoit les droits et taxes avec les fonctions de directeur, commis, vérificateur,
inspecteur et receveur
-Le personnel de brigade qui est chargé de la prévention, de la recherche, de la réprimande sur le terrain, il porte l'uniforme,
les gardes des brigades sont armés.
(Pour de plus amples renseignements sur la Ferme Générale et les greniers à sel, voir l'article d'Olivier Dufour sur

http://pryjmak.club.fr.histoire/gabelle, pour l'histoire de la douane
et les musées voir http://www.douane.gouv.fr).

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La régie

La nationalisation de la Ferme le 21 Mars 1791 donne naissance à La Régie dont le personnel qui a été ramené à 15000agents
environ est exclusivement affecté au commerce extérieur, les taxes intérieures ayant été abolies.

Deux outils sont créés:

-un tarif des droits à percevoir
-un code qui reprend l'essentiel des procédures jusqu'à là en vigueur. 

Organisation

Comme sous la Ferme Générale, le personnel est réparti en services sédentaires et actifs.
Le mode de recrutement est particulier, on entre dans le service par la voie du surnumérariat, le nouvel engagé, en surnombre,
 n'est pas rémunéré jusqu'à sa titularisation qui n'intervient qu'après un délai de un an au minimum. 
L'agent qui postule au mariage doit être célibataire et justifier de 2 à 5 ans de service à solde entière ou avoir 28ans révolus,
sa future doit avoir des ressources suffisantes (pour pourvoir subvenir en cas de besoins compte tenu de la faible solde), apporter
 une dote minimum, appartenir à une famille respectable.
Alors, le postulant est autorisé à formuler par voie hiérarchique une demande de mariage au Directeur des douanes, seul habilité
 à délivrer cette autorisation, dés que celle ci est donné, la mutation géographique de l'agent est automatique.
-Le personnel de bureau comprend les mêmes fonctions que celles de la Ferme
-Le personnel des brigades qui porte l'uniforme comprend les fonctions de capitaine, lieutenant sous-lieutenant, brigadier,
 sous-brigadier, préposé, planton.
L'organisation est militaire, parfois avec casernement; les conditions de travail sont très dures, la surveillance s'exerce sur
la vie privée, les fréquentations, les habitudes, les attitudes.

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L'uniforme

L'uniforme des douanes est une création du Consulat, qui, après en avoir doté les brigades (arrêté du 14 février 1800), l'étend
aux bureaux en 180 l.
C'est sous la Restauration que l'uniforme devient l'apanage du seul service des brigades, l'évolution de cette tenue suivra alors
celle des uniformes des armées de terre et de mer
La couleur originelle dominante de l'uniforme douanier est le vert
(qui disparaît de la tenue des douaniers en 1904 quand la vareuse devient bleu marin)
Depuis 1835, le pantalon est bleu céleste mais la bande garance
( plante herbacée utilisée pour colorer en rouge) n'y apparaît qu'en 1852.

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Les douaniers au XIXème siècle à Moustier en Fagne

L'analyse qui suit est tirée du relevé NMD de la commune de Moustier en Fagne pour la période 1793-1905, par l'auteur,
éditée par le CHGB, elle a pour but de donner au lecteur quelques éléments de repaire
Il n'y avait pas de poste de douanes à Moustier, les postes les plus proches étaient situés à Eppe-Sauvage, Moranrieux
(dépendant de Wallers Trélon) et Ohain.

Les origines des agentsLes mariagesLes naissancesLes décèsLes témoins des événements

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Les origines des agents


Baives - Berck - Clerfayts - Foulquemont(57) - Liart(08) - Lonvois(Moselle) - Paris - Rumignies(08) - Trélon - Saint Michel(02)

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Les mariages


On dénombre Il mariages d' agents (dont un retraite), pour les couples ci après:

                                       11/2/1839       NICOLAS Augustin(préposé)-MICHAUX Pauline Félicité 
22/10/1823   BICHE Nicolas Hyppolite(ss brigadier)- LOBET Sidonie
11/4/1839    CHOQUENOT Jean Bap (brigadier) -FONTINELLE Marie Geneviève-
2/12/1833   CROUY Jean Louis(employé)-DOCQUIER Catherine Josèphe
2/4/1818    *DUFOUR Charlesùss Iieutenant)-MOREAUX Félicité Josèphe
22/5/1819   DARAS Françoist(ss lieutenant) Joseph - PRlSSETTE Marie Augustine
5/6/1849   FRANQUART Edmond(préposé) Joseph - V ALIN Sophronie
30/4/1859   GERBEAUX Louis Michel(retraité)-MICHAUX Sophie Josèphe
22/7/1850   *PIERROT Louis Joseph Charles(préposé)-CLAUX Marie Camille Eulalie
31/1/11845    SIRIL André Joseph(préposé)-DESIR Marie Eugénie
13/11/1817  *THOMAS François( douanier royal) Joseph - DEL V AUX Christine

et un mariage de fille d'agent:
22/10/1823   BERTEAUX Charles Louis - BAUDEZ Pauline Félicité 
dont le père est lieutenant à Hannapes(08).

A noter qu'il n'y a plus de mariages après 1859. 

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Les naissances

DateNom du PèrePrénom du pèreNom de la mèrePrénom de la mère
12/GER/VIIBAUDETNICOLAS JOSEPHCANARDMARIE JOSEPH
28/07/1826BAUDRYPIERRE ANTOINEDUPONTAGNES
25/06/1839BOUVENOTLOUIS JOSEPHDAUL????
09/06/1839BRYALEXIS JOSEPHDUTRIEUXEUPHROISINE JOSEPH
28/09/1853CARDONJULESBRYLEOCADIE
12/12/1816COLNOT?ANTOINE JOSEPHHORNOYADELAÏDE CHARLOTTE
29/03/1846DARDENNEJEAN BAPTISTE FREDERIQUELEBAUTRE?MARIE ADELAIDE
25/08/1822DEMOTTEPIERREDUQUENOYANGELIQUE
12/02/1844DREAUXDESIREMICHEAURELIE
24/02/1845DREAUXDESIREMICHEAURELIE
18/05/1846DREAUXDESIREMICHEAURELIE
21/05/1851DREAUXDESIREMICHEAURELIE
08/11/1828DRUMIGNYTHEODOREBUISSEINNATHALIE
05/10/1834DRUMIGNYTHEODOREBUISSEINNATHALIE
07/10/1836DRUMIGNYTHEODOREMICHENATHALIE
26/10/1822DUBREUILJACQUES JOSEPHCHENITZCHRISTINE
19/04/1853DUBUQUOYJULESAUQUIER?AMELIE
21/05/1855DUBUQUOYJULESAUQUIER?AMELIE
19/05/1819DUFOURCHARLESMOREAUXFELICITEE
17/12/1815GRANCOURTJEAN JOSEPH GABRIELBERT?ANNE CLAIRE PHILIPPINE
01/08/1819HARTANDREMALECHECATHERINE
11/03/1823JOURNIAUXBENOITJACQUETMARIE LOUISE THERESE
06/04/1842LANGLOISEUGENELERMUSIAUXFLORENCE
17/07/1839LAUNOIXJEAN PIERREROSSELETMARIE BARBE
11/12/1840LAUNOIXJEAN PIERREROSSELETMARIE BARBE
27/12/1854MAIRIAUXCHARLESOLIVIERVICTOIRE
04/08/1818MARTINAGEPIERRE ANDREBERLINETMARIE
30/09/1820MARTINAGEANDREBASTIENAUGUSTINE
23/05.1822MARTINAGEANDREBERTINEAUGUSTINE
06/11/1824MARTINAGEANDREBERTINEAUGUSTINE
27/02/1843MOINYJACQUES JOSEPHBRYMARIE ANGELIQUE
09/12/1850PICARDPIERRE VALENTINANCIAUXMARIE FRANCOISE
03/12/1853PICARDVALENTINANCIAUXFRANCOISE
27/05/1855PICARDVALENTINANCIAUXFRANCOISE
04/07/1829PIERROTLOUIS ALEXISFOQUEUXSCOLASTIQUE
26/06/1833PIERROTLOUIS ALEXISD(L)OQUESNESCOLASTIQUE
20/11/1834PIERROTALEXISD(L)OQUESNESCOLASTIQUE
02/01/1839PIERROTLOUIS ALEXISCOGUENNE?SCOLASTIQUE
23/07/1851PIERROTCHARLES LOUISCLAUXMARIE CALINE EULALIE
10/11/1848PILARDPIERRE AUGUSTINARNAUD?MARIE FRANCOISE
12/05/1829RAUXANTOINEWALBERGUEANASTASIE
04/12/1817SIRILJEAN BAPTISTEMAYEURROSE
22/02/1821SIRIL CIRYJEAN BAPTISTEMAYEUR MARIE ROSE
12/03/1817THOMASFRANCOISDELVAUXCHRISTINE
05/11/1819SIRIL SIRYJEAN BAPTISTEMAYEURMARIE ROSE
12/04/1816TARPINJACQUES LOUISNON PRECISEJEANNETTE ADRIENNE
12/03/1817THOMASFRANCOISDELVAUXCHRISTINE
01/07/1841TRUFFAUXCLOVIS LOUISMARSELOTMARIE ANGELIQUE

47 naissances pour 31 couples

A noter que l'on n'enregistre plus de naissances après 1855.

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Les décès

AnnéeNom du pèrePrénom du pèreNom de la mèrePrénom de la mère
1839-1844DREAUXDESIRE,?préposéMICHEAURELIE
1833LAURENTANTOINE FRANCOIS, préposéGRAVELINEMARIE JOSEPHE
1821-1823-1823MARTINAGEANDRE, douanier 35/37BERTINEAUGUSTINE
1854PICARTVALENTIN, employé 49ANCIAUXFRANCOISE
7 décès d'enfants d'agents pour les couples ci dessus:

On dénombre 3 décès d'agents:

21/12/1860        CROUY Jean Louis, retraité, 81 de Rumigny, d'Antoine et PHILIPPOT
                     Marie Josèphe, veufBLAIVEAU Jeanne et DOCQUIER Catherine

29/1/1841        MOUSSET Rémy, préposé,33 de St Michel, de Jean Jacq et COPIN Elizabeth

23/12/1832 ROMPTEAU Paul, préposé, 34, de Benoît et LAHET Désirée Henriette
-1 décès d'épouse d'agent:

20/10/1822 FREMONT Amélie, 32 de Solre St Géry(B), épouse de MASSICOT André douanier

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Les témoins des événements


Les témoins constituent, pour cette corporation, une source intéressante d'informations, notamment au niveau de leur mobilité
géographique, ont été recensés tous les témoins cités dans les actes, classement par type d'acte et date.

BERTOLET Pierre, brigadier, 30a                                X 1843
BOUVENOT Louis, ss brigadier, 27a                                 ° et X 1839
CARDON Pierre, douanier, 49a                                  +1852
CHAMPION Achille, employé, 21a                                     ° et + 1855
CHOQUENET JB Augustin, lieutenant, 26               X 1839
DARDENNE JB Frédérique, préposé, 28a                X 1846
DEL VILLE Pierre Louis, préposé, 31a                                          ° et X 1839-1840
DUBUQUOY Jules, douanier, 26a                                       ° et + 1854
DUFOUR Charles, ss lieutenant, 52a                         X 1819
GERBAUX Louis Michel, préposé, 56a                      X 1839
HERELLE Pierre Prosper, brigadier, 38a                 X 1849
JA~QUET Denis, lieutenant, 48a                                ° 1823
LEDET Clément Louis, lieutenant, 47a                                         ° 1832 et X 1833
LANNOIS Jean Pierre, préposé, 40a                         ° 1839
LEONARD François, douanier, 46a                             X 1818
MAIRIAUX Charles, douanier, 34a                            ° 1855
MERCIER Henri, préposé                                                  X 1833
MANIEZ Jacques, ss lieutenant, 40a                         X 1818
NOIRET François, préposé, 45a                                   X 1840
PIERROT Louis Alexis, préposé, 37a                                             + 1832 er X 1839
RI GAUMONT Jean Nicolas, douanier, 24a              X 1822

TARPIN Louis, douanier, 38a                                       X 1818

 
Pour de plus amples renseignements, contacter l'auteur.

James HARDY. 

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Conflit 1914-1918


CONFLIT 1914. 1918


Chronique d'une catastrophe évitée de peu. 

Les soldats allemands (les Uhlans) arrivèrent à Moustier le 26 août 1914.
L'un d'eux fût tué près du carrefour central de Moustier (Bout là Haut- Grand Rue). C'est alors que les allemands rassemblèrent les villageois qui étaient encore présents et les ont attachés. Le village devait être brûlé en représailles. Mais l'intervention de plusieurs habitants avec les allemande fut déterminante. Finalement, seuls deux immeules furent incendiés (l'école et la maison face au carrefour) ainsi qu'une partie des dépendances du prieuré. C'est ainsi que fut sauvée la majeure partie des habitations et peut-être aussi les habitants. 
L'instituteur de l'époque, Henri Lançon a du être hébergé au Monastère en attendant la reconstruction de l'école.
Pendant l'occupation, de nombreuses restrictions et réquisitions étaient imposées à la population.
En 1918, sentant la défaite, les allemands réquisitionnèrent toutes les bêtes pour les conduire en Allemagne.
Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1918, le régiment du 20 ème RI reçoit enfin l'ordre de se porter tout entier en avant garde de la Division, à la lisière Est du bois de Trélon entre Eppe-Sauvage et Moustier...
Le troisième bataillon se porte sur Moustier. A onze heures trente, les soldats s'emparent des premières maisons de la rue du Bout là Haut. La progression est difficile, les mitrailleuses crépitent sans arrêt, balayant toute la zone. A 17 heures, la ténacité des soldats français du bataillon MARCHAND permet de s'emparer du carrefour central de la commune. Le lendemain, le 11 novembre à 5 heures, l'ennemi se repli et cède du terrain sur tout le front. La frontière est franchie.

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Conflit 1939-1945


CONFLIT 1939. 1945


Dès la déclaration de la guerre de la France à l' Allemagne, en septembre 1939, des régiments français occupèrent les villages frontaliers comme Moustier en Fagne jusqu'en mai 1940 à l'abri de la ligne Maginot prolongée, encore appelée "ligne Maginette". 
A Moustier, le 8 ème Chasseur d' Orléans et le 19 ème Dragon motorisé prirent position dans la commune. Les soldats logeaient dans les granges, les gradés dans les habitations. Ils allaient chercher leur repas au Prieuré mais les habitants leur distribuaient des suppléments (lait, boissons). C'était la drôle de guerre.
Quelques vestiges subsistent de nos jours; ainsi on peut voir encore dans certains greniers les restes de postes d'observation (siège rudimentaire en bois près des "potelles" de grenier).
Ces soldats restèrent jusqu'au 11 ami 1940 où ils reçurent l'ordre de se porter au devant de l'envahisseur en Belgique mais le 12 mai c'est le début de la "débandade". Le 16 mai 1940 c'est la percée allemande à CLAIRFAYTS du général ROMMEL à la tête de ses blindés. 
Les villages devinrent quasi-déserts; les habitants avaient évacué. Certains pour toute la durée de la guerre, d'autres pour quelques jours seulement faute de moyens de transport.




Au cours de l'hiver 39-40, reconstituant les grandes unités de Cavalerie en prévision de la campagne d'été, le commandement redonne la vie au 40 Chasseurs à la date du t février1940 avec appellation de 4ème Régiment d'automitrailleuses. 
Le 4ème R.A. M., que commande alors le Lieutenant-Colonel GREVY est le régiment de découverte de /a 14ème brigade légère motorisée qui appartient à la 4ème division légère de Cavalerie. Il s'instruit et se prépare au combat dans la région de TRELON (Nord). Mais l'armée allemande envahit la Belgique. Le Régiment remplit magnifiquement Sa mission de découverte enfonçant sur la Meuse qu'il atteint le 10 mai puis qu'il dépasse largement. Cependant le déferlement des corps cuirassés allemands appuyés par des escadres de "stuckas" est irrésistible. Le 4e Régiment d'automitrailleuses, combattant méthodiquement et sans interruption pendant 10 jours, couvre la retraite des grandes unités vers la Somme. 
Le 15mai il dégage deux régiments de Dragons. Le 18, il enlève le seul pont intact sur l'Escaut, déjà tenu par l'ennem4 permettant aux débris de la 4ème division légère de Cavalerie d'échapper à la capture. 
Le 14mai le Lieutenant-Colonel CREVY a dû remplacer le Commandant de la Brigade, tué. Le Chef d'escadrons CHAPEL prend le commandement du Régiment. 
Lorsque la 4ème division légère de Cavalerie est envoyée dans la région de LIMOURS pour se réorganiser il ne reste plus du valeureux 4ème Régiment d'automitrailleuses que 6 automitrailleuses, un char, et quelques motos. Mais il s'était attiré l'estime et la reconnaissance d'unités de toutes armes pour lesquelles il s'était sacrifié. Le général BOUFFET commandant le 11ème Corps, frappé à mort, devait dire avant d'expirer au Lieutenant-Colonel CREVY: je tiens à rendre hommage à l'attitude et à la bravoure de vos équipages et de vos troupes, ils ont été ma dernière consolation". 
La 4ème division légère mécanique avait vécu. 
La 7ème division légère mécanique est improvisée du 22 mai au 5juin. La 14e brigade légère mécanique de cette division englobe le 4ème RAM. reconstitué. 
Du 25mai au 25 juin, le 4ème RAM. va combattre de Champagne en Bourgogne et au Sud de la Loire. 
Pour conter Sa tragique et magnifique histoire, il suffit de s'en rapporter au jugement du général de LATTRE de TASSIGNY: 
"Comment se sont battus les cavaliers du 4ème Régiment d'automitrailleuses et tous ceux du Groupement CREVY", je l'ai vu au cours des journées de juin 1940,j'ai souffert avec eux lorsque, mêlés aux rangs des fantassins et chasseurs de ma chère 14ème division, ils ont rivalisé avec eux de la volonté de " ne pas subir " Je les ai admirés à St-MARTIN -l'HEUREUX à St-SOUPLET à ST-HILAIRE-au-TEMPLE, lorsqu'ils se sacrifièrent dans une lutte à un contre dix; ils ont tenu tête pendant quarante huit heures à deux panzer-divisionen. Ancien Dragon moi-même ils m'ont rempli de fierté, lorsque le 12juin harassés de fatigue et réduits au quart de leurs effectifs, leur demandant de "faire encore un effort en cavalier", ils se sont conduits en héros. Et j'ai pleuré avec eux, quand, débordés de toutes parts et cernés sur nos arrières, ils nous fallut abandonner ces plaines de Champagne où tant des nôtres étaient tombés". 
Dans l'affreuse tourmente, ces hommes ont, de tout coeur donné la preuve éclatante que les vertus militaires de notre race étaient restées intactes. Et c'est pourquoi, lorsqu'on lit la douloureuse épopée du 4ème Régiment d'automitrailleuses, il nous revient sans cesse à l'esprit la phrase de Pascal je crois aux témoins qui se font tuer. 
Vient l'armistice, les pertes du RAM. en 2 mois de combat d'une violence rarement égalée, avaient été de 795 dont 29 Officiers. 

Le 10 juillet 1940, le 4ème RAM. devient à nouveau le 4ème Régiment de Chasseurs, qui est lui -même dissous à la fin du même mois. 

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Commémoration 194.1918


Moustier-en-Fagne : une exposition consacrée à la Grande Guerre 1914-1918 



La petite salle des fêtes de la commune s’est transformée en mémorial, le temps d’une exposition consacrée à la Guerre 1914-1918.


Ce rendez-vous avec la grande Histoire et les petites histoires des soldats, organisé conjointement par le conseil municipal et le comité des fêtes, et ouvert samedi 21 et dimanche 22 juin, a célébré le centenaire de 1914-1918 avec originalité.


Sur place, émanant d’une collection personnelle privée gracieusement prêtée par un Ardennais, cette exposition a donné à voir, sécurité oblige, des armes démilitarisées, à l’instar du fusil allemand Mauser de 1891 ou bien encore du pistolet Mauser avec étui en bois de 1911 et pousse-cartouche qui a servi dans l’armée allemande pendant le premier conflit mondial. D’autres pièces exposées, également rares et uniques, ont interrogé.

Comme les mannequins anglais, français et allemands en tenues militaires d’époque d’orage d’acier dans les tranchées. Sur place encore, le maire, Jean-Michel Hancart a commenté avec générosité, tenant dans la main une pièce symbolique « Cette pièce vient du fort de Douaumont de 1917. C’est un authentique barbelé avec un éclat d’obus. Elle dit la souffrance». La famille Gutmann a tourné les pages de la revue de presse signée et prêtée par Marcel Jérôme de Sains-du-Nord et découvert qu’à Avesnes-sur-Helpe, en 1915, un éléphant est passé avec l’armée allemande, écrasant sur son passage l’espoir de la paix.

Le public a répondu massivement présent à cette exposition de très belle facture et rallumé la flamme du souvenir.

( Extrait Voix du Nord du 25 juin 2014 )