C’est le 27 juillet 644 que serait né à Floyon à l'endroit même où se dresse la ferme de la Dame, au hameau de Fontenelle St Ursmer.
Etymologiquement, le nom de Ursmer est lié à l’animal totémique celte l’ours.
Ce n’est pas un hasard car St Ursmer est célèbre pour avoir parcouru forêts et clairières afin d’évangéliser les populations « sauvages et païennes » de la Thiérache.
On aurait fait de Floyon le lieu de naissance de St Ursmer du fait qu’il se serait retiré une dizaine d’années en ermite près d’une fontaine. Cette fontaine aurait le pouvoir de guérir les fièvres et le saint y est invoqué pour préserver les blés des mulots.
Traversant les fagnes, il se reposait à Eppe Sauvage au lieu-dit « le bon repos » où s’élèvent une chapelle et un hêtre. Il s’y reposait, quand, revenant de Fontenelle (il se rendait à l’abbaye de Lobbes) il rencontre St Amand qui lui donne l’onction sacerdotale en 670. Il fut donc consacré prêtre.
Dans les bois près de Wallers il construit une chapelle consacrée à St Michel qui sert parfois d’ermitage.
Il entreprend alors une œuvre de missionnaire, convertissant, prêchant et fondant ci et là des monastères. Il aurait ainsi visité la Flandre, la Fagne et la Thiérache.
Pour sa grande piété, il est nommé à la tête du monastère de Lobbes (près de Charleroi) et à la tête du Prieuré de Wallers (près de Trélon). Il devient ensuite évêque régionnaire de Thiérache.
Landelin, disciple de St Aubert, évêque de Cambrai est né au village de Vaux en Artois d’une famille puissante issue de la race des Rois Francs et élevé par St Aubert. Le disciple fût infidèle aux leçons du précepteur.
L’âge des passions arrivait, il ne sut pas y résister et tomba dans les plus grands écarts. Il devint voleur de grand chemin et remplit d’épouvante et de brigandage tout le pays soumis à la juridiction du pieux évêque.
Un jour un de ses compagnons de rapine était venu à périr d’une rencontre armée. Il vit en songe son âme torturée par les plus affreux tourments. Alors, plein de frayeur et de repentir, il courut se jeter aux pieds de St Aubert en promettant d’effacer à l’avenir toutes ses fautes à force de pénitence et d’œuvres pieuses.
Il tint parole et les austérités de sa vie le mirent en si grande réputation que le roi Dagobert léguera à St Landelin les terres de Wallers (Wasler), Baives et des environs, ainsi qu’il résulte d’un diplôme du roi Dagobert daté à Cambrai le 16 des calendes de mai 640, pour y bâtir vers 657 un monastère.
Dans la cession des biens il y avait la villa de Wallers avec les métairies, terres, bois et eaux et les territoires de Baives et environs.
L’acte de donation dit « l’eau même et son courant, ainsi qu’elle coule par le dit territoire, commençant au lieu dit Railhies (c’est un étang entre Bailièvre et Robechies, source de la rivière de Baives) et descendant à l’eau nommée Elpe. La forêt d’Etsmonde (aujourd'hui Neumont) toute entière et son territoire, dimage, justice et bien depuis le bois Baileporis (Bailièvre) jusqu’au cours d’eau qui est entre Baives et Wallers. A ces domaines, Dagobert, né en 600, ajoutait tout ce qui s’étendait au Nord du ruisseau de Wallers, c’est-à-dire la forêt de Broïlle (taille du borgne) et celle de Taigne depuis le Mesnil [Ramousies (ferme)] jusqu’au Clair Voyon (ruisseau qui traverse la fagne), puis les bois voisins de Willies depuis le mont Gomont (probablement les hauteurs de Starchon à Eppe Sauvage) et le gué de Voyaux jusqu’au village de Willies même, enfin la forêt du Duchon (hauteur du nord/est de Moustier) ».
Pour remplir les intentions royales sous Pépin II, Landelin fonda donc en 657 le monastère de Wallers (certains donnent les dates de 680-690).Il mourut en 686
Mais la gloire de St Ursmer, successeur de Landelin à la tête de Lobbes et Aulne, allait lui faire attribuer presque toutes les fondations réalisées, en fait, par Landelin quelques années plus tôt.
Un polyptyque dresse en 868 ou 869 les biens de l’abbaye de Lobbes dont la maison de Moustier (Monasteriumà) et ses dépendances.
Ce qu’il faut savoir est que le monastère de Wasler (Wallers) se trouvait à l’emplacement actuel du Prieuré de Moustier.
Le monasterium in Fania fut placé sur le territoire qu’occupait vraisemblablement une « villa » gallo-romaine, vaste exploitation agricole du nom de Wallers (Waslare).
Comme le monastère a été d’abord désigné du nom de Wallers, puis de celui de Moustier, on a cru à un déplacement causé par les invasions normandes. Mais s’il avait eu lieu, ce déplacement se serait placé entre 1030 et 1112 (date du premier acte parlant de Moustier) à une époque où invasions normandes et même hongroises avaient cessé. En réalité, Waslare est le nom d’une grande villa mérovingienne d’où sont issus par scission, Baives (centre du domaine foncier de l’abbaye) et Moustier (lieu d’implantation physique du monastère).
L’église primitive publique est St Hilaire de Wallers, elle est antérieure à la fondation du monastère. L’abbaye a ensuite créé pour les habitants de son domaine l’église de Baives. Moustier n’a eu de rôle paroissial qu’après le concordat.
A la mort de Landelin en 686, Ursmer prend en 689 la direction des abbayes de Lobbes et Aulne.
La fondation de St Landelin fut placée sous le patronage de St Pierre.
Ursmer adopte à cette époque la règle de St Benoît pour son abbaye ainsi que pour les prieurés qui en dépendent.
Les carolingiens choisissent pour tous les monastères de l’Empire une règle unique, celle de St Benoît. Cette règle est imposée définitivement en 817 par le concile d’Aix la Chapelle.
St Ursmer s’éteint à l’abbaye de Lobbes à l’âge de 69 ans, le 18 avril 713, après avoir mené une vie pleine de ferveur et riche en miracles, désignant Ermin comme successeur (+737).
Des reliques de St Ursmer furent transportées à Binche en 1409.
On peut voir aujourd’hui, en la collégiale de Binche, le buste reliquaire de St Ursmer datant de la 1ère moitié du XVIII ème siècle.
Sa canonisation eut lieu le 26 mars 823.
C’est de cette époque que date l’actuelle église St Ursmer de Lobbes qui est par conséquent la plus ancienne de Belgique, et qui contient toujours les sarcophages de St Ursmer et de Ermin.
On trouve également des reliques de St Ursmer dans les églises d’Eppe Sauvage et de Floyon.
Dodon serait né en 681 au Vaux, dans le canton de Lomme à 3 Kms à l’est de Chimay. Ayant été baptisé par St Ursmer, il avait tout juste l’âge de raison, il se retira à l’abbaye de Lobbes.
En 697 fut consacrée l'église de l'abbaye de Lobbes, le 7 des calendes de septembre (le 25 août). Peu après, Ursmer érigea le monastère de Wallers (=Moustier),a il y met à sa tête Dodon.
Celui-ci renonce bientôt à sa charge pour vivre en ermite non loin de là. Pour satisfaire ses goûts pour la vie contemplative, il se retira sur une colline au nord du village où il vécut en ermite, vivant d’eau et de racines. Les habitants lui portaient leurs malades et sollicitaient leurs guérisons.
Dodon est reconnu pour guérir les rhumatismes et les maux de reins en se frottant le dos contre une pierre qui serait située au nord/est de Moustier au bois St Pierre.
On attribue donc à saint Dodon de grandes vertus pour la guérison des maux de reins.
Cette croyance sera sans doute venue de la ressemblance de désignation qui existe entre la partie du corps humain qui recouvre les reins et le nom du saint patron de Moustier. Saint Dodon « qui a le don du dos ».
[[ Une anecdote concernant la pierre sur laquelle on viendra se frotter le dos.
Nous sommes à la collégiale Abbaye de Lobbes
Les pèlerins se frottent contre la pierre pour soulager les maux de dos ……..... mais cette pierre est la pierre tombale de l’ abbé Guillaume Caulier. Un reliquaire est conservé avec le trésor de la Collégiale.
Ce monument de grande dimension, (240x136cm), est réalisé dans un calcaire fin de couleur grise qui devient noire par polissage.
Or, le bas de la dalle présente des surfaces noires et luisantes dues aux frottements répétés des pèlerins de saint Dodon. L’erreur d’attribution ne devrait cependant pas être possible car le nom du prélat figure dans l’inscription gravée sur le chanfrein de la pierre : précisément en haut à gauche. ]]
Dodon mourut vers les années 750 et c’est dans son ermitage qu’il fut enterré en grande odeur de sainteté.
On prétend qu’une chapelle dédiée à St Dodon serait l’emplacement même de sa cellule, il existerait aussi à la limite de France-Belgique la fontaine St Dodon. On trouverait une borne à 8 mètres de la fontaine d’après une carte datant de 1822, limite des communes de Salles et de Moustier le long d’un ruisseau partant d’une ancienne route d’Eppe Sauvage à Moustier et se jetant dans l’Helpe Majeure sous le nom Warinelles. Cette hauteur conserve son nom. Elle est couverte en partie des bois de St Pierre, nom du patron de l’abbaye de Lobbes.
Le prieuré fut détruit, puis rebâti par Théodoric, évêque de Cambrai, en 844, mais peu de temps après, il fut entièrement brûlé par les normands et ne se relèvera qu’un siècle plus tard.
Depuis longtemps de nombreux miracles rendaient célèbres le nom de St Dodon. Touché de ces merveilles, Dodilon, (887-903), évêque de Cambrai, fit l’élévation du corps du glorieux abbé et le transporta au monastère de Wallers en 889 (futur Moustier).
( Dodilon devint évêque de Cambrai en 887 et mourut en l'an 904. Il eut pour successeur Etienne que remplaça Fulbert en 933 ).
Deux ans plus tard (891) le monastère fut dévasté et les restes de St Dodon, qui avaient échappé à la fureur des barbares, demeurèrent oubliés.
Une nuit, un homme, Liutbert, reçu du ciel l’ordre de faire rendre plus d’honneur aux saintes reliques. Trois fois il entendit cet avertissement sans oser le communiquer aux prêtres chargés de cette mission, lorsqu’il fut atteint d’une fièvre maligne qui le réduisit bientôt à l’extrémité.
Il raconta alors sa vision au doyen Trésuguin qui en référa à son tour à l’évêque de Cambrai, Fulbert, le second successeur de Dodilon. L’évêque ordonna au doyen de se rendre avec ses prêtres au monastère, d’élever le corps du bienheureux Dodon. (Canonisation du saint)
Trésuguin, fidèle à sa mission, le transporta en grande pompe du côté gauche de l’église, où il se trouvait auparavant, jusqu’au vis-à-vis de l’autel St Pierre.
Cette dernière translation aurait eu lieu vers 953/ 954 alors que Fulbert (933-956), occupait le siège épiscopal de Cambrai, probablement à l’époque où Rathier de Véronne est l’abbé de Lobbes en même temps qu’évêque de Liège.
Mais c’est l’évêque de Cambrai, Fulbert, qui effectue cette translation. Car au spirituel, Moustier dépend de Cambrai.
Au temporel l’évêque de Liège se l’était annexé à titre personnel et ce sera l’évêque Eracle (959-961) qui rendra ce bien à Lobbes.
Cela explique la récolte d’argent du prieur Liutbert qui voulut ensuite relever le monastère, mais ses ressources furent bientôt épuisées.
Pour exciter la pieuse libéralité des fidèles, il parcourut les pays voisins avec plusieurs clercs portant sur leurs épaules les augustes reliques. (Hainaut et Picardie).
Les offrandes considérables que l’on recueillit permirent à Liutbert de rebâtir le monastère de Wallers vers 950.
Relevé donc, il fut abandonné par l’abbé Fulcin vers 968 au célèbre Rathier, religieux de Lobbes et évêque de Véronne.
On trouve une première mention de ce village en 1112 lorsque celui-ci s’appelle « Monasterium in Fania»
Pendant la fin du XI ème et le début du XII ème siècle, le monastère dépendra de Cambrai, même au temporel et des clercs y vivront. L’abbé Arnoul de Lobbes s’en était servi de monnaie d’échange pour trafiquer son élection abbatiale (1078).
L’évêque de Cambrai, Burchard rendra Moustier en Fagne à Lobbes en 1127, (il mourut en 1129) ; et, en 1137, on placera les restes de saint Dodon dans une nouvelle châsse réalisée par le Frère Jean sur les directives de l’abbé de Lobbes, Lambert (1137-1149).
La châsse actuelle ne date que de 1856.
La réforme monastique de 1127 allait faire de Wallers (Moustier) un simple prieuré.
Les clercs furent éloignés et remplacés par des moines avec l’autorisation de l’évêque Burchard
Le village de Moustier, avec l’église et tout ce qui en dépendait, appartenait à l’abbaye de Lobbes, à qui la possession en fut confirmée par des bulles de :
Eugène III de 1150
Adrien IV de 1156
Lucius III de 1185
Célestin IV de 1184
En des temps troubles (après le XII ème siècle), les reliques sont réunies à Trélon.
Par leur présence, la ville est sauvée; une fois les reliques enlevées, la ville est dévastée par un incendie.
En l’an 1440 environ, les reliques sont mises dans un nouveau reliquaire.
Durant tout le XII ème siècle et le début du XIII ème siècle, les liens sont étroits entre Lobbes et Moustier dont un prévôt, Raoul, deviendra abbé de Lobbes en 1223. Ils sont étroits aussi avec l’abbaye de Liessies toute proche avec laquelle le même Raoul signera en 1225 un acte de confraternité et un autre moine de Lobbes y sera abbé en 1234.
Arnould de Harchies, seigneur de la Motte, contribue avec l’abbaye de Lobbes (dont l‘écusson daté de 1711, portant gravé les clefs de St Pierre, est encore visible) à la réfection du Prieuré.
Les habitants de Moustier jouissent, ainsi que ceux de Baives, d’ un droit de fagotage, de pâturage et de glandée dans le bois de Neumont, situé sur ces deux territoires. Ce droit leur a été concédé par une transaction passée le 3 février 1616, entre le prieur de Moustier, pour l’abbaye de Lobbes, et les mayeurs, échevins et manants de Baives et Moustier.
Le glandage : Bien sûr, il ne s’ agit pas là du privilège de se la « couler douce » mais d’ une véritable aubaine pour une population dont la vie n’est pas des plus facile à l’époque.
Ce privilège, généreusement accordé par l’abbaye de Lobbes aux vilains de Moustier en Fagne, était en fait une autorisation de ramasser des glands dans le bois de Neumont.
Ainsi le glandage, passé dans le langage populaire et détourné de nos jour de son sens premier, n’a pas toujours été une activité ….. oisive et discutée !
Il est vrai qu’aujourd’hui, seuls les sangliers grassouillets des forêts alentours, grands consommateurs des fruits du chêne, jouissent encore avec gourmandise de ce droit féodal.
Ancienne organisation paroissiale :
Moustier faisait vraisemblablement partie, en 1186, de la paroisse de Baives, dans laquelle il se maintient jusqu’à la Révolution.
En 1724, il y demeurait 2 religieux en ce monastère, révocables à la volonté de l’abbé, et auxquels, par égard pour les fidèles, on avait continué d’accorder la faculté de confesser, du moins aux personnes âgées.
La vie monastique se déroule modestement avec un très petit nombre de moines jusqu’à la révolution et l’arrestation du dernier prieur Matthieu Le Blond en 1793.
Nouvelle organisation paroissiale après la révolution :
Lors de la restauration du culte, Moustier continue à faire partie de la paroisse de Baives, mais en 1808, on le réunit à Eppe Sauvage.
Cette nouvelle réunion ne subsiste toutefois que jusqu’au 30.01.1839, date de l’ordonnance royale qui érigea l’église de Baives, avec Moustier pour annexe, en succursale du décanat de Trélon.
1860 : Les reliques de St Dodon sont authentifiées par le vicaire général M . Philippe.
1861 : La chapelle St Dodon est reconstruite contre l’église de Moustier.
26 juin 1887 : Translation des reliques de St Dodon de Baives à Moustier.
Elles sont encore actuellement au monastère de Moustier.
Le prieuré de Moustier a notablement changé d’aspect depuis la dernière guerre. Une partie de ses dépendances fut incendiée par l’ ennemi le 26 août 1914 ; d’autre part, en 1925, l’effondrement d’un plafond fit entrevoir des réparations urgentes. Les murs de clôture qui rendaient impossible la vue de l’intérieur de la ferme, sur la route, furent abaissés à demi.
Seuls subsistent les antiques portails, en pierre taillée, et la vieille tour où on s’attend à voir apparaître un guetteur.
Nous connaissons les noms de plusieurs moines et prieurs de Moustier pour la dernière période de sa vie paisible avant la suppression.
Bartholomée de Boursu (1631-1704) avait été Prieur à Moustier avant de rentrer à Lobbes pour y être enterré dans l’église supérieure.
Marc Colins (1651-1720) y sera aussi Prieur. Il a laissé son nom sur le portique Nord du Prieuré, toujours visible aujourd’hui.
Le namurois Nicolas Grossau (1664-1709) mourra à Moustier en Fagne le 11 avril 1709 avec la charge de Sous-Prieur.
Un thudinien, Amboise Mengald (1666-1731) meurt aussi Prieur de Moustier et son concitoyen Grégoire Stoupij (1673- ?) suit la même carrière.
Quant à Abel Brassart (1678-1747), comme Prieur de Moustier, il fera dresser un monument (une stèle) à la mémoire de son prédécesseur Michel Hurez (1684-1741), dom Ursmer, décédé subitement, qui y avait été administrateur. Cette stèle et la pierre tombale d’Abel Brassart se voient encore dans l’église de Moustier en Fagne.
Vincent Stordiau (1699-1775) était de Solre le Château et il deviendra Prieur de Moustier en 1761 à la mort de Mathias Roberty de Marcienne au Pont (1700-1761) qui y avait été Prieur 14 ans, c'est-à-dire depuis la mort d’Abel Brassart.
La succession est donc ici facile à suivre : Michel Hurez (>1741), Abel Brassart (1747), Mathias Roberty (1761), Vincent Stordriau (1775).
Le hutois Alex (dom Célestin) Defacque (1705-1749) meurt relativement jeune à Moustier, tandis que le Valenciennois Everard Lardenois (1709-1769) y vit plus vieux; l’un sous le supériorat de Mathias Roberty, l’autre sous celui de Vincent Stordiau.
Quant à Ambroise Polchet (1754-1784), il mourut à temps pour ne pas voir la suppression.
François (Ermin) Bulto (1754-1790) échappera aussi tout juste aux horreurs de la Révolution.
Mais Antoine (Matthieu) Leblond (1720-1794), originaire de Fayut le Château, et qui succédera de peu à Vincent Stordiau comme Prieur de Moustier (1777), sera fait prisonnier par le commissaire du peuple le 1er novembre 1793, conduit à la prison de Maubeuge, fut transféré à l’hôpital communal le 30 décembre. Il meurt là, le 9 janvier 1794, victime de la Révolution.
Durant toute cette période, Moustier fournit un seul candidat à la vie monastique à Lobbes : Joseph Poiroux, qui prendra l’habit en 1724 mais quittera pour raison de santé avant ses vœux.
1928 Inauguration du nouveau calvaire.
Ce dimanche de la mi-septembre 1928, l’abbé Ego a réuni ses paroissiens d’Eppe Sauvage et de Moustier en Fagne. L’occasion était l’inauguration de cette grande croix destinée au calvaire du cimetière de Moustier.
Avant le départ de la procession, des paroissiens costumés se sont regroupés devant le prieuré, à l’entrée de l’église richement décorée.
Jusqu’à son rachat par l’abbé Louis Hardy vers 1955, le Prieuré servira de ferme et de maison d’habitation louées par les princes de Mérode.
C’est donc en 1962 que la vie monastique va renaître.
L’abbé Louis Hardy, chapelin de la Fagne, en Belgique, a trouvé en la personne de Dom Bonaventure Sodar, abbé du monastère bénédictin du Bouveret en Suisse, l’homme de Dieu qui va régénérer ce lieu.
D’autre part, l’abbé Hardy, obtient les bâtiments qu’il cédera aux moines. Celui-ci meurt le 12 février 1962.
Sans oublier M Léopold Avaert de Mons, découvreur de Moustier en 1905 et pèlerin de St Dodon jusqu’ à sa mort en 1971, qui a écrit en 1951 un cantique à la gloire du Saint.
Dans un de ses petits carnets, ce dernier écrit :
« Le mercredi 26 août et le jeudi 27 août 1942, voyage chez Monsieur Hardy à Rance. L’après-midi, sous un ciel d’une pureté extraordinaire et un soleil torride, nous allons à Moustier en Fagne, par la Parapette et la Fagne. Nous entrons dans la petite église où 40 ans auparavant j’ai prié avec tant de douceur heureux de rencontrer tant de poésie mêlée aux souvenirs d’histoire monastique (….)
Dieu est si bon de me ramener en ces lieux aimés ».
C’est le 16 avril 1962 que le Père Abbé Bonaventure envoie 2 moines de l’abbaye du Bouveret . Ils seront 2 pendant 5 années.
Dès leur arrivée, les moines du Bouveret se mirent à chanter les louanges de Dieu et à recevoir les hôtes de passage qui très vite affluèrent, ils le firent jusqu’en 1967.
Une hôtellerie fut aménagée dans les anciens bâtiments de ferme avec l’aide des pèlerins et habitants des environs.
Pour de nombreux jeunes, le Prieuré deviendra leur « moustier ».
A la mort de Dom Bonaventure, à la Pentecôte 1967, les moines durent repartir en Suisse où de nouvelles tâches les attendaient au sein de leur abbaye.
C’est alors qu’ils proposèrent aux Bénédictines Olivétaines de la Congrégation Vita et Pax de continuer l’œuvre commencée (liturgie, travail, accueil des retraitants).
Les moniales ont adopté depuis plusieurs dizaines d’années le rite byzantin.
Elles sont accueillies à Moustier le 16 mars 1968.
C’est en 1976 que la Congrégation Vita et Pax achète la « maison espagnole », ou XVI ème siècle (1560), qui reçoit le nom de " Notre Dame des Prés " et qui, restaurée, est mise à la disposition des moines, présents à nouveau depuis 1981.
Une petite communauté (Cella), rattachée à la congrégation Bénédictine Olivétaine et au prieuré de Cockfosters( Londres), depuis 1997, collabore avec les moniales à l'oeuvre d'accueil, de prière et de travail pour l'unité.
1928 Inauguration du nouveau calvaire.
Ce dimanche de la mi-septembre 1928, l’abbé Ego a réuni ses paroissiens d’Eppe Sauvage et de Moustier en Fagne. L’occasion était l’inauguration de cette grande croix destinée au calvaire du cimetière de Moustier.
Avant le départ de la procession, des paroissiens costumés se sont regroupés devant le prieuré, à l’entrée de l’église richement décorée.
Jusqu’à son rachat par l’abbé Louis Hardy vers 1955, le Prieuré servira de ferme et de maison d’habitation louées par les princes de Mérode.
C’est donc en 1962 que la vie monastique va renaître.
L’abbé Louis Hardy, chapelin de la Fagne, en Belgique, a trouvé en la personne de Dom Bonaventure Sodar, abbé du monastère bénédictin du Bouveret en Suisse, l’homme de Dieu qui va régénérer ce lieu.
D’autre part, l’abbé Hardy, obtient les bâtiments qu’il cédera aux moines. Celui-ci meurt le 12 février 1962.
Sans oublier M Léopold Avaert de Mons, découvreur de Moustier en 1905 et pèlerin de St Dodon jusqu’ à sa mort en 1971, qui a écrit en 1951 un cantique à la gloire du Saint.
Dans un de ses petits carnets, ce dernier écrit :
« Le mercredi 26 août et le jeudi 27 août 1942, voyage chez Monsieur Hardy à Rance. L’après-midi, sous un ciel d’une pureté extraordinaire et un soleil torride, nous allons à Moustier en Fagne, par la Parapette et la Fagne. Nous entrons dans la petite église où 40 ans auparavant j’ai prié avec tant de douceur heureux de rencontrer tant de poésie mêlée aux souvenirs d’histoire monastique (….)
Dieu est si bon de me ramener en ces lieux aimés ».
C’est le 16 avril 1962 que le Père Abbé Bonaventure envoie 2 moines de l’abbaye du Bouveret . Ils seront 2 pendant 5 années.
Dès leur arrivée, les moines du Bouveret se mirent à chanter les louanges de Dieu et à recevoir les hôtes de passage qui très vite affluèrent, ils le firent jusqu’en 1967.
Une hôtellerie fut aménagée dans les anciens bâtiments de ferme avec l’aide des pèlerins et habitants des environs.
Pour de nombreux jeunes, le Prieuré deviendra leur « moustier ».
A la mort de Dom Bonaventure, à la Pentecôte 1967, les moines durent repartir en Suisse où de nouvelles tâches les attendaient au sein de leur abbaye.
C’est alors qu’ils proposèrent aux Bénédictines Olivétaines de la Congrégation Vita et Pax de continuer l’œuvre commencée (liturgie, travail, accueil des retraitants).
Les moniales ont adopté depuis plusieurs dizaines d’années le rite byzantin.
Elles sont accueillies à Moustier le 16 mars 1968.
C’est en 1976 que la Congrégation Vita et Pax achète la « maison espagnole », ou XVI ème siècle (1560), qui reçoit le nom de " Notre Dame des Prés " et qui, restaurée, est mise à la disposition des moines, présents à nouveau depuis 1981.
Une petite communauté (Cella), rattachée à la congrégation Bénédictine Olivétaine et au prieuré de Cockfosters( Londres), depuis 1997, collabore avec les moniales à l'oeuvre d'accueil, de prière et de travail pour l'unité.
Nous, Bénédictines Olivétaines
Il faut maintenant parler de notre origine propre.
Pendant la Révolution Française, une jeune fille de Rouen, Marie Chevalier, qui désirait entrer en religion, en fut empêchée par les troubles du temps. Sa charité envers les prêtres et les religieuses qu’elle cachait chez elle lui valut l’emprisonnement à la Conciergerie et la condamnation à la guillotine. Elle avait déjà les cheveux coupés et l’on faisait l’appel des condamnés. Elle aurait été décapitée si son frère, officier public, apercevant le nom de sa sœur, n’avait adroitement sauté celui-ci. Là-dessus, la mort de Robespierre fit cesser les exécutions.
Libérée, Mademoiselle Chevalier s’associa quelques jeunes filles afin de mener une vie religieuse selon l’esprit de la Règle de Saint Benoît.
En 1825, elle demanda au cardinal Prince de Croy, archevêque de Rouen, l’autorisation de fonder une communauté religieuse sous le titre de l’Immaculée Conception. Le nombre des jeunes filles s'élevé alors à 15; elles accueillaient pour des retraites des personnes du monde.
Mademoiselle Chevalier, en religion Mère Marie Joseph, meurt en 1839, à l’âge de 74 ans.
Le dénuement extrême de la communauté en décourage plusieurs avant qu’elles n’aient prononcé leurs vœux, et le nombre se réduit à 5. Mais en 1846, Dieu permet qu’il entre d’autres jeunes filles, et la communauté prend un caractère vraiment religieux.
En 1867, son Eminence le Cardinal de Bonne Chose leur permet de prendre la clôture et, en 1876, il approuve les constitutions faites sur la Règle de St Benoît pour les bénédictines de l’Immaculée Conception; celles-ci sont érigées en prieuré en 1878. En 1893, elles sont affiliées à la Congrégation monastique des Bénédictines du Mont Olivet, qui est elle-même une branche du grand Ordre de St Benoît.
En 1901, elles sont expulsées de France et se réfugient en Angleterre. En 1926, a lieu le transfert en Belgique, près d’Antwerpen à Schotenhof, avec leur aumônier Dom Constantin Bosschaerts, bénédictin belge. Celui-ci avait été, l’année précédente, secrétaire de Mgr Roncalli et l’avait accompagné en Bulgarie où il avait pu étudier l’Orient afin de réaliser le projet dont nous allons maintenant parler.
Sur la demande de Mgr Szeptyckyj, métropolite (archevêque) de Galicie, en Ukraine, s’étaient rassemblés des bénédictins de différentes abbayes pour la fondation de deux monastères de moines, l’un à Amay sur Meuse (plus tard Chèvetogne), l’autre à Schotenhof (Antwerpen).
Dès lors le Prieuré des Moniales acquiert un visage nouveau et connaît un grand essor. Répondant à l’appel de Pie XI, ces monastères s’initient au rite byzantin, à la spiritualité et à la culture orientale afin de mieux comprendre leurs frères orthodoxes, et d’autant plus, les catholiques de rite oriental.
Le prieuré continuant à s’agrandir essaima en Angleterre, au Brésil, en Italie; et enfin en 1959 fut fondé un monastère byzantino-slave à Le Cateau, dans le Nord de la France (diocèse de Cambrai), où l’office allait être entièrement chanté en Slavon dans le cadre d’une chapelle orientale. Sa Sainteté Jean XXIII donna sa bénédiction pour l’érection du nouveau monastère.
St Benoît, qui vivait au VIème siècle, s’était inspiré pour écrire sa Règle des écrits de saint Basile et des Pères. Ceci nous permet donc de travailler pour l’Orient sans modifier notre vie monastique.
(D’ après un exposé des Sœurs Bénédictines)
Toute l’histoire monastique du Prieuré s’est déroulée dans la ligne bénédictine, que ce soit pour sa première étape avec Dodon et ses précurseurs, alors que les moines venant de Lobbes commençaient à passer de la Règle de saint Colomban à celle de saint Benoît, que ce soit durant la longue période de monachisme rural en dépendance de l’abbaye principale, ou depuis 1962 avec la présence des moines du Bouveret, et enfin avec les Bénédictines Olivétaines.
Saint Benoît, père des moines d'Occident, écrivit la Règle au début du VIe siècle. Son actualité toujours aussi fraîche démontre la valeur de ce texte de soixante-treize petits chapitres, qui forma des générations de moines contemplatifs, évangélisateurs, éducateurs ou défricheurs. Chaque retraitant en trouvera un exemplaire sur sa table. C’est une éducation à la louange et au service divin, à la paix et à l’humilité intérieure, à l’art de vivre ensemble dans la charité.
Le temps est rythmé par l’ Eucharistie célébrée chaque jour, soit selon le rite latin, soit la liturgie de saint Jean Chrysostome, et par les « Heures » ( Office divin), où la communauté se rassemble pour la louange divine, actuellement en français, et à laquelle les hôtes peuvent participer.
Le travail se répartit en charges d’entretien de la maison, préparation des repas, accueil des hôtes et iconographie. Tout ce fait dans un climat de simplicité. Le silence de ce lieu nous est offert par Dieu; c’est un chemin vers le silence du cœur et la prière ininterrompue.
( Extraits du livret « Le Prieuré SAINT DODON » SAEP Ingersheim. 68000 Colmar )
Il est difficile de décrire une vie quotidienne que nous recevons sans cesse nouvelle des mains de Dieu.
Moustier fut une terre bénédictine pendant des siècles jusqu’à la Révolution et depuis 1962 le fil est renoué. Mais les dimensions restèrent toujours modestes.
Aujourd’hui, nous sommes ici quelques sœurs.
Le silence du lieu incite par lui-même à faire le silence du cœur.
L’architecture du Prieuré est d’une extrême simplicité, presque paysanne. C’est une aide précieuse pour nous acheminer à une contemplation de Dieu vraie, profonde, sans trompe-l’œil.
L’emploi du temps se déroule entrelaçant les heures de l’Office Divin, de la Sainte Messe ou de la Liturgie byzantine, de la peinture des icônes, des travaux de cuisine auxquels chacune participe, du ménage, de la lecture, de l’étude, du repos, de l’oraison.
Notre petit nombre fait que les charges de chacune sont multiples et variées. Nous tâchons avec nos faiblesses et nos misères de tisser par tout cela une prière continue.
L’accueil est une œuvre d’ importance.
Les hôtes qui viennent prendre un peu de recueillement nous ouvrent également à leurs préoccupations et nous apprennent aussi à souvent laisser Dieu pour Dieu en eux.
Mais pourquoi le rite byzantin, la peinture d’icônes, la spiritualité orientale ?
Le souci de l’Unité des Chrétiens est depuis longtemps une caractéristique de la fondation. Vient s’y ajouter le souci des hommes qui se trouvent confrontés aux régimes communistes athés. Le marxisme, tentation de notre époque, l'athéisme militant sont une provocation pour les chrétiens à vivre l’Evangile en vérité. Mais pour en donner un authentique témoignage, il nous faut tendre à l’Unité. La vie monastique en ces pays nous serait interdite, et même si elle nous était permise, on comprend que le fait de ne pas être UNS entre chrétiens et en particulier entre catholiques et orthodoxes serait une raison de souffrances.
Nous sommes à un nœud de contradictions, à une croix que Dieu fera un jour fleurir en gloire.
Alors, puisque nous ne pouvons être là-bas, mais que l’Eglise catholique, pour être pleinement universelle a besoin de retrouver ses racines orientales et de les exprimer dans sa liturgie, notre place est ici à Moustier, dans un tout petit coin d’Occident. La prière n’a de toutes façons pas de frontières. Et tâchons à l’intérieur de nous mêmes d’accueillir la richesse et la pauvreté de Dieu. En puisant profondément à la tradition monastique de nos Pères d’Orient, sans pour cela négliger notre fond d’Occident, nous pouvons sentir parfois la souffrance de la déchirure, et en même temps la joie de découvrir tant de richesses complémentaires.
Dieu nous aurait-il donné des désirs irréalisables encore, une vocation à l’impossible ? Oui. Mais Il nous indique en même temps chaque jour ce qu’il nous reste à faire : la prière et l’amour quotidiens là où Il nous a mises, en nous occupant de Lui seul en toutes choses. Parfois des journées ressemblant à celles des ermites, à d’autres moments être plongées dans l’œuvre d’accueil ou les travaux imprévus. Et le Seigneur nous demande de ne choisir ni l’un ni l’autre.
La grande sécurité est de savoir que c’est lui qui nous conduit.
Nous sommes restées au Cateau, le temps d’un bail de 9 ans; puis le 16 mars 1968, nous sommes arrivées à Moustier où les amis des moines nous reçurent avec une chaleur dont nous leur serons toujours reconnaissantes.
Dans le Prologue de sa Règle, saint Benoît nous dit qu’il a voulu « fonder une école où l’on apprenne à servir le Seigneur ». Moustier est également un chemin vers le ciel, qui nous fait mener une vie monastique simple et marcher à la suite de ceux qui nous ont ouvert la route.
Les événements s’ y déroulent, aussi variés qu’un paysage. Des gens de toutes sortes, en quête de silence et de paix pour trouver Dieu, se joignent à cette route; et même quand ils sont rentrés chez eux, les liens tissés avec eux les rendent toujours présents.
La prière et la louange de Dieu sont donc notre raison de vivre, et sa grâce, le ciment de notre unité.
La maison est belle : cela nous est donné. Mais tout notre travail, ménager ou artistique, cherche à être beau. C’est une manière de rendre grâce à la Beauté divine, et un chemin pour parvenir à la « ressemblance de Dieu » comme le désiraient nos Pères dans la vie monastique.
La peinture des icônes, ou la broderie, ainsi que l’hôtellerie pour les retraitants sont les deux gagne-pain qui rythment notre année en période de silence et de solitude surtout l’hiver, d’accueil et d’échanges avec les hôtes surtout l’ été.
Puisque nous sommes en pèlerinage, nous devons chaque jour nous adapter au chemin que Dieu trace, ne pas en rêver un autre, nous consacrer à l’essentiel, et pour reprendre les paroles de saint Benoît dans le Prologue de la Règle ,
« nous hâter d‘accomplir à la lumière de la vie présente ce qui nous profitera pour l’éternité »
Les murs du Prieuré sont épais mais nous désirons que ses murs spirituels soient de verre, ou plutôt qu’il n’ y en ait pas, car les gens qui y viennent ont besoin d’un contact facile, transparent.
S'il y a retraite du monde, ce n’est pas une séparation mais une attention aux grandes causes de l’Eglise et à la souffrance humaine.
Devant les abbesses bénédictines, Sa Sainteté Paul VI caractérisait la mystérieuse fécondité apostolique de la vie contemplative en disant qu’elle irradiait « comme irradie la lumière, la musique, le parfum » ( 28 octobre 1966) : C’est là tout notre désir, car c’est alors que le seul Mystère apparaît, à la contemplation duquel tous ensemble nous sommes appelés .
(D’ après un exposé des Sœurs Bénédictines)
Nous sommes Bénédictines et à ce titre nous prononçons le vœu de conversion des mœurs, ce qui englobe la pauvreté, la chasteté et l’obéissance et le vœu de stabilité dans la congrégation.
Pour devenir religieuse, il faut tout d’abord faire connaissance avec un monastère, puis on passe une période de stage à durée indéterminée où on apprend à se connaître, puis on entre au postulat, c’est-à-dire une progression intérieure de plus ou moins un an.
On entre ensuite au noviciat pendant deux ans. C’est une progression vers le rattachement spirituel, vers la communauté.
Après un noviciat, la sœur peut demander de prononcer ses premiers vœux. La communauté doit réfléchir si cela semble être la volonté de Dieu.
Ces vœux durent trois années. Après cette période, la sœur redemande son intégration et prononce enfin ses vœux perpétuels.
Les critères pour être acceptée dans la communauté, sont des critères d’équilibre humain . Il faut avant tout vouloir une vraie recherche de Dieu.
( Extraits de coupures de journaux)
Moustier, lieu de paix ? C’est notre désir pour chacun de ceux qui y vivent, ou y passent quelques jours.
Quelques chambres sont prêtes pour des hôtes individuels, d’autres pour les groupes qui veulent organiser une récollection. Ces derniers viennent avec leurs animateurs, et se réunissent dans « la salle d’accueil ».
Ils apportent leur nourriture et trouvent une petite cuisine à leur disposition.
Le Seigneur leur offre ici la possibilité de se refaire l’âme.
Le contact avec la nature très proche les y aidera : le monastère est entouré de prés, de forêts et d’eau. Le village lui-même est tout petit avec environ soixante-dix habitants. Rien d’artificiel ici, ni de surfait. Pas non plus de commerce, pas de café, les gens travaillent silencieusement.
( Extraits du livret « Le Prieuré SAINT DODON » SAEP Ingersheim. 68000 Colmar )
L’ensemble comprend actuellement :
1.Le Prieuré, haute maison de briques, des XV-XVIe siècles, dont la façade fut refaite et datée de 1777, après prolongement de la largeur d’une pièce à droite de la porte d’entrée.(voir aussi le parloir d'entrée)
2.L’église, ancienne chapelle du monastère, des XVe-XVIe siècles, le chœur avec son pavement de marbre étant plus tardif que la nef. A remarquerl’autel de pierre bleue de forme « cistercienne » ou peut-être carolingienne, les poutres à têtes sculptées de la voûte et la châsse de saint Dodon.
3.Une construction adossée au pignon nord du Prieuré, le reliant à l’église et sans étage, paraissant dressée sur un ancien mur d’enceinte où se remarque un agencement de pierres triangulaires : c’est aujourd’hui la chapelle byzantine.
4.L’ hôtellerie monastique, où sont reçus les groupes de retraitants, avec une salle d’accueil, une petite cuisine, quelques chambres, un oratoire.
5.Deux porches de pierre bleue, dont l’un au nord est daté de 1711. On peut y voir sur une clef d’arc les armes de l’Abbaye de saint Pierre de Lobbes « deux clés posées en sautoir ».
6.Notre Dame des Prés (Maison espagnole, XVIe siècle, Manoir), datée sur la façade de 1560, dont la porte d'entrée est ornée d’une accolade surmontée de deux anges taillés dans la pierre bleue, couronnant une Vierge à l’Enfant, dans une heureuse alliance de sculpture ancienne (les anges) et moderne (la Vierge)
( Extraits du livret « Le Prieuré SAINT DODON » SAEP Ingersheim. 68000 Colmar )
Le choix du panneau de bois requiert la plus grande attention. La préférence doit être donnée à un bois compact et privé de noeuds. Les bois les plus utilisés sont le tilleul, le bouleau, le hêtre, le cèdre et le sapin, selon les endroits et les traditions.
Les icônes de grande dimension sont composées de plusieurs planches, réunies par emboîtement ou par un assemblage " à rainure et languette". De la colle et des chevilles de bois préviennent les fissurations et les fendillements. La surface peinte correspond toujours au côté qui est tourné vers le centre de l'arbre.
On évite ainsi que l'icône ne se déforme avec le temps et ne prenne une forme concave. Grâce à cette précaution, elle risque seulement d'adopter un profil convexe, forme de tuile, caractéristique de nombreuses icônes anciennes. Dans ce cas, l'image apparaît alors dilatée et non déformée. Le revers du panneau est renforcé par des traverses, souvent découpées dans un bois plus dur, qui sont fixées sans l'aide de colle ni de clou, et glissées dans des entures à queues d'aronde. Ces traverses sont placées perpendiculairement au fil du bois, de manière à exercer une traction équivalente en sens opposé, sur la surface à peindre.
A partir du XVIII ème siècle, les artistes russes se servirent d'un autre système de renforcement: deux baguettes de bois étaient encastrées dans l'épaisseur du panneau, aux extrémités supérieure et inférieure. Aujourd'hui les icônes ainsi renforcées peuvent donc être datées avec certitude.
La surface à peindre est creusée au moyen de scalpels et de gouges bien affilés de façon à créer une "cuvette", (Kovtcheg ) dont la surface plate et régulière conserve quelques ondulations. Sur cette surface, la lumière des bougies ou des lampes provoquera des effets d'ombre et de lumière.
Ensuite le panneau est hachuré d'incisions obliques et croisées, puis recouvert, au pinceau, de deux couches de colle animale (de lapin, de poisson ou, idéalement d'esturgeon ), bien chaude.Cette opération est destinée à préparer l'entoilage du panneau, une précaution adoptée dès l'Antiquité, afin de prévenir le fendillement de la couche de peinture.
La surface du panneau est ainsi recouverte d'une solide toile de lin à trame régulière, légèrement plus grande que le panneau, et bien imprégnée de colle. On l'applique soigneusement sur la planchette. L'utilité de cette toile est évidente: elle supporte la couche de peinture, qui résistera plus facilement aux sollicitations des mouvements du bois. Mais l'opération possède aussi une signification théologique, car la toile rappelle le miracle de la première icône, le visage "qui n'est pas fait de la main de l'homme". Après avoir imprimé sur un drap de lin, Jésus lui-même le confia aux messagers du roi Abgar, afin de le guérir de la lèpre.
Toutes les icônes sont issues de ce premier visage, le visage du Dieu fait homme.
L'opération suivante est essentielle: elle consiste à préparer le " levkas" (du grec leukos,blanc ),
la couche blanche qui constitue le support définitif de la peinture. Ce fond blanc, qui était surtout utilisé à Byzance et dans le bassin méditerranéen, doit être préparé et appliqué avec le plus grand soin. Le résultat final en dépend. Le levkas est composé de colle d'esturgeon et d'une fine poudre d'albâtre ou de " blanc de Meudon" qui doivent être mélangés selon des proportions très précises.
Encore chaud, le mélange est appliqué sur le panneau au moyen d'un pinceau et d'une spatule en plusieurs couches successives, de sept à douze. On attend plusieurs heures entre chaque application, de façon à laisser sécher la dernière couche. Cette technique qui convient idéalement à la préparation d'un fond homogène, plat et absorbant, destiné à recevoir la couche de couleur, fut utilisée par toutes les grandes écoles de Toscane aux XII et XIII ème siècle.
Quand le panneau est tout à fait sec, il s'agit de le polir afin de le rendre lisse comme de l'ivoire.Autrefois, la surface était polie au moyen d'un racloir ou d'une pierre ponce; aujourd' hui, on se sert de papier de verre. Dans le cas où subsistent de légères aspérités, l'application d'un mastic servira à les faire disparaître. A ce moment, le panneau passe définitivement entre les mains du peintre, qui esquisse d'abord le dessin, à main levée ou en se servant de modèle hérités de la tradition. ( les hermeneie grecques, les podlinniki russes).
Si le fond doit être doré, les contours de la figure sont incisés, afin que le dessin ne se perde pas
durant l'opération de dorure.
Le fond doit d'abord être "bruni", c'est à dire poli avec un brunissoir en agate. Puis il est "polimenté", c'est à dire recouvert de fines couches d'un combiné liquide de terre rouge,(le bolus), de suif et de colle organique. Quand il est sec, il est de nouveau poli. Cette surface polie et brillante est ensuite recouverte de minces feuilles d'or, fixées avec de la colle diluée, puis polies et protégées par une couche de gomme laque. Un autre procédé très utilisé consiste à plaquer les feuilles d'or sur une couche de mixtion très légèrement collante. Le fond des icônes byzantines, en particulier quand elles étaient destinées aux églises et aux iconostases, était presque toujours doré.
On passe ensuite au travail du peintre. C'est le moment le plus important, qui est accompagné par la prière et la méditation. Autrefois, cette phase initiale de la peinture était appelée " l'ouverture", de même que le livre des Écritures s'ouvrait pour laisser lire la Révélation de Dieu, l'icône elle même devait s'ouvrir pour que le peintre y écrive l'histoire du Saint.
La palette de l'iconographe est constituée seulement de pigments naturels, pour la plus part minéraux, même si, quelques pigments organiques d'origine végétale ou animale, sont aussi utilisés. Les couleurs synthétiques, qui sont aujourd' hui disponibles dans le commerce, réussissent parfois à imiter les tonalités des pigments naturels, mais elles ne sont jamais aussi brillantes ni aussi résistantes que ces précieux colorants.
Les pigments les plus utilisés sont les terres et les ocres qui sont mélangés à des minéraux plus brillants, à structure cristalline, (cinabre, lapis-lazuli, malachite, azurite, hématite, orpiment, réalgar, .......) ou à des substances organiques d'origine, végétale (indigo, alizarine, carbone) ou animale (ivoire, sèche , jaune indien).
Ces substances sont naturellement réduites en poudre et liées avec une colle albuminoïde ( jaune d'oeuf ou colle de caséine). Autrefois, les iconographes ajoutaient aussi à leurs mélanges du miel, des résines, des gommes, du lait de figuier, des essences, du fiel de boeuf ou de la bière bouillie.Chaque école avait son ingrédient "secret" pour rendre les couleurs plus résistantes et plus brillantes.Les techniques les plus récentes n'ont jamais pu égaler la fraîcheur et la luminosité de ces couleurs, ni dépasser leurs qualités de résistance. Quand la longue préparation des couleurs est terminée, le peintre se prépare à les étendre, en se servant de pinceaux souples en poil d'écureuil ou de martre, qui aujourd'hui encore, sont fabriqués à la main.
On applique d'abord les couleurs de fond, dans la tonalité la plus sombre, puis on passe aux vêtements. Pour terminer, les parties visibles du corps sont colorées avec un mélange brun vert de terre et de pigments, que les Byzantins appelaient " sankir".
On passe ensuite à l'application des " rehauts" sur les vêtements, les édifices, les parties visibles du corps: les surfaces sont éclairées en dégradé, de façon à créer l'impression du volume, comme si l'ensemble était éclairé de l'intérieur.
Les derniers traits, c'est à dire les points de luminosité maximale, sont soulignés de blanc quasiment pur, alors que les volumes des vêtements sont souvent recouvert de minces hachures dorées, l'assiste.
La dernière opération est " l'inscription". L'iconographe écrit le nom du personnage ou de la fête représenté sur l'icône.
Cette inscription (en latin, en grec ou dans une autre langue liturgique) qui consacre la fidélité de l'icône au prototype, confirme que ce qui est visible en image est réellement présent et participe de la liturgie céleste.
Quand le dernier coup de pinceau a été donné, l'icône doit sécher quelques jours. Puis on procède à son " vernissage".
L'opération sert à fixer la couche de couleur au support de bois, de toile et de plâtre et à protéger la peinture de la poussière et des agents atmosphériques.
On utilise un vernis gras dont la recette fut conservée pendant des siècles dans les monastères du mont Athos. C'est un vernis à base d' huile de lin cuite, mélangé à des résines et des sels minéraux, parfois de cire d'abeille et qui est connu sous le nom "d'olifa".
Avec le temps, ce vernis à tendance à noircir: Les tonalités des icônes anciennes sont donc très sombres. Pendant longtemps, le public s'est donc mépris sur leur aspect original. Il fallut attendre le début du XXème siècle pour que les premières restaurations scientifiques révèlent l'état des couleurs du passé.La réalisation d'une icône ne se réduit pas à la somme de ces opérations. Sans la bénédiction, l'icône ne serait qu'un morceau de bois peint.C'est l'oeuvre du saint Esprit qui, à travers l'Eglise, transforme ce bois peint en un "sacramental " ; véhicule efficace de la grâce divine, signe vivant de Dieu et présence de Son visage. L'icône est alors offerte à la vénération du peuple de Dieu. Sa réalisation aura exigé non seulement, habileté, expérience et génie créatif, mais aussi ascèse spirituelle, humilité et foi vivante, soutenue par la communauté des croyants. Le peintre sait qu'il a seulement "prêté ses mains " .
C'est pourquoi l'oeuvre ne sera pas signée: tout ce qui est en elle n'appartient pas au peintre mais à l'éternel mystère de Dieu.
En allant vers Eppe-Sauvage, à la sortie de Moustier, la maison espagnole dite aujourd'hui Notre Dame des Prés, veille sur le village.
Il ne s'agit pas ici d'un château mais d'un manoir.
De la domination espagnole du XV et XVIème siècle, Moustier a gardé le souvenir; une maison aux murs trappus, aux fenêtres étroites lardées de barreaux de pierre, construite par un capitaine de Philippe II , témoigne du passé. Ses larges salles voutées, sombres et froides, ses ouvertures gothiques, sont bien du fondateur du "Quirinal". Une chapelle dédiée à Notre Dame del Pilar située sur la frontière de France et de Belgique est de la même date.Sur les albums de Croÿ, elle se devine facilement. Achetée par la Congrégation Vita et Pax, elle a été mise à la disposition des moines du Bouveret. Une date sur la façade semble la faire remonter vers1560. Deux pignons à pas de moineaux, rappellent plus l'art gothique que la Renaissance. L'essentiel de cette demeure est en brique, exeptés les angles et les entourages des fenêtres comportant de la pierre. L'étage comprend deux fenêtres à meneaux. Au dessus de la porte d'entrée, un arc en accolade est surmonté de deux anges taillés dans la pierre bleue couronnant une vierge à l'enfant, dans une heureuse alliance de sculpture ancienne (les anges) et moderne (la vierge). Un coeur dessiné par des briques apparaît sur une des façades. Selon certaines sources, la maison Espagnole était la demeure du bailli de Moustier. A l'intérieur, une cheminée monumentale porte l'inscription " Sy a mis son plaisir Pierre Pépin ".
Actuellement, le manoir est habité par une communauté de bénédictins olivétains en lien avec les religieuses qui occupent l'ancien prieuré.
( Extrait du site du monastère de Mesnil Saint Loup. )
(Lettre aux amis, rubrique Actualités )
Http://Www.Monastere-Mesnil.Fr
Mont Quirinal:
L'une des sept collines de Rome au nord-ouest de la ville.
Palais du Quirinal: palais de Rome, sur le mont Quirinal, commencé en 1574 et agrandi à plusieurs reprises. Résidence des papes avant 1870, aujourd'hui résidence des présidents de la République italienne.
(D"après une maquette de Rome créée par André Caron, Québec. )
http://www.maquettes-historiques.net/
" Les maquettes ce n'est pas seulement recréer à petite échelle un monde, c'est aussi donner aux personnes qui les approchent une dimension de géant. Ainsi, tels les dieux de l'Olympe, nous aimons contempler la terre des mortels et connaître leur destin. Seuls nos yeux trahissent le rêve qui nous habite".
A. Caron
De Mesnil Saint Loup à Moustier en Fagne
À Mesnil Saint Loup, il y a du nouveau! Depuis plus d'un an, Frère Jérôme, moine de l' abbaye d'Abu-Gosh, vivait parmi nous. À Pâques, il a demandé à fixer sa stabilité dans notre communauté, avec l'accord des deux Supérieurs concernés. C'est chose faite maintenant depuis que le Père Abbé général, entérinant son désir, l'a assigné comme moine de Notre Dame de la sainte Espérance.
Simultanément, depuis la Visite canonique de juin 2007, notre communauté s'était ouverte à la possibilité d'accueillir les deux moines de Moustier en Fagne (Nord), Frère Emmanuel et Frère Jean-Eric, en sorte que leur petite communauté Notre Dame des Prés devienne une "cella" de notre monastère.
Jusqu'alors, les deux Frères avaient dépendu du prieuré du Christ-Roi, à Londres, puis directement du Père Abbé général. La relative proximité de nos deux maisons, les liens fraternels noués notamment à l'occasion des commémorations de notre fondateur, le Père Emmanuel, en 2003, le choix des deux Frères d'être rattachés à une communautés française à leur "taille", dans laquelle ils ne seraient pas noyés, tous ces facteurs justifiaient largement l'orientation prise. Après quelques séjours réciproques pour mieux se connaître, ce choix est apparu à tous comme logique et source d'enrichissement mutuel.
Le 23 mars 2008, jour de Pâques, le Père Abbé général signait donc le décret constituant la communauté Notre dame des Prés, à Moustier en Fagne, en cella du monastère Notre Dame de la Sainte Espérance, à Mesnil saint Loup. ( Région Champagne, dans l' Aube près de Troyes.)
Pour sceller et fêter dignement l'événement, nous avons voulu passer notre journée de sortie communautaire annuelle à Moustier, cela s'imposait. Ainsi le 13 juin avons nous découvert avec étonnement, sous un léger crachin bien digne des fameuses brumes du Nord, la superbe maison espagnole, d'architecture flamande, du XVI ème siècle, dans laquelle habitent nos deux Frères. Tout à côté, une charmante petite église ancienne (autel mérovingien) et un grand bâtiment retouché au XVIII ème siècle sont les seuls restes d'un monastère bénédictin fondé en ce lieu au VII ème siècle par saint Landelin et illustré surtout par saint Dodon, son successeur, d'abord prieur du lieu puis ermite, dont les reliques sont encore visibles dans l'église. Ainsi par la grâce de cette alliance, nous sommes "rattrapés" par un passé monastique multiséculaire . Nous sommes "rattrapés" également par une présence monastique féminine, bien actuelle celle-là, puisque dans ce prieuré de saint Dodon est établie depuis 1968 une communauté de quatre moniales olivétaines de rite byzantin, de la Congrégation Vita et Pax, dont la maison mère est à Schoten, en Belgique. On sait que l'oecuménisme constitue un engagement fort de ces communautés depuis l'époque où elles ont été marquées par le ministère de dom Constantin Bosschaerts (1889-1950). À Moustier, tandis que l' eucharistie quotidienne est célébrée en rite latin, les autres Offices communs aux Frères et aux Soeurs le sont en rite oriental.
Accueillis très chaleureusement par nos deux Frères, nous avons donc fait connaissance après la messe, au cours du déjeuner, avec Mère Christine, prieure, Soeur Nadezla, Soeur Sophia et Soeur Emmanuelle, et avons pu apprécier le rayonnement de leur petite et fervente communauté, qui a des "filleuls" jusqu'en Chine. Après la visite des lieux, notamment de la chapelle byzantine, et l'indispensable photo de groupe, nous avons repris la route de notre monastère champenois. Gageons que certains se sont promis de revenir bénéficier, auprès de nos Frères, du calme de ces lieux enchanteurs.
Origine et présence de Notre Dame des Prés
http://www.monastere-mesnil.fr/moustier-en-fagne.html
A Moustier le ? an 1752
Monsieur
Pour réponse à la votre en datte d'aujourd'hui et
pour satisfaire aux ordres qui vous sont intimés
nous ne sommes à présent que deux religieux ici,
dont l'un s'appelle Dom Hubert Lignier natif de
Tongrenelle Comté de Namur, profés à Lobbes
le 5 septembre 1734 et moi natif de Marcienne au
Pont païs de Liège profés au même lieu le 19
septembre 1722 quelque idée que soit celle du Ministore
je souhaite qu'elle me procure l'occasion de vous
témoigner l'estime que j'ai pour tout ce qui vous
regarde et la sincérité des sentiments avec laquelle je suis
Monsieur
Votre très humble et très obéissant serviteur.
Dom Mathias Roberty Prieur
( 1754.1784)
( d'après un compte rendu de Mr Goddet)
Moustier le 15 mai 1975.
"Ayant remarqué à l'extérieur de l'église de Moustier du côté gauche, une croix avec une inscription illisible vu l'ancienneté, j'ai nettoyé cette croix avec une brosse de fer et l'ai remise à neuf. L'inscription latine est devenue très lisible, il s'agit de la croix tombale d'un desservant qui fut peut-être prieur du monastère et successeur possible de Dom Abel Brassart, Amboise Polchet décédé le 16 février 1784."
Il a été 51 ans religieux dont 48 ans de sacerdoce.
Moustier 1977
" Au pied de cette croix reposent les restes d'Ambroise Polchet et ceux d'un moine inconnu. En défrichant à 80cm de profondeur le terrain derrière la sacristie, j'ai retrouvé le squelette de l'abbé Polchet. Le crâne était dans le sens de la croix à l'ouest et le reste du squelette les pieds à l'est. D'après mes connaissances funéraires, les ossements avaient environ deux siècles, ce qui rapproche de la date de 1784 sur la croix. Les ossements de l'autre moine se trouvaient à environ 5 mètres plus éloignés et étaient beaucoup plus anciens."
AVANT - PROPOS de Dom Bonaventure SODAR.
Quatorze siècles n'ont pas épuisé la sève de la sainte Règle, et sur la vénérable souche de l'institution bénédictine poussent d'époque en époque de nouveaux surgeons. Tous rivalisent de fidélité dans l'effort de prolonger l'expérience spirituelle du Père des moines d'Occident ; chacun, dans le rajeunissement d'un retour à la source vivifiante, met en évidence l'un ou l'autre des traits authentiques de celui "qui fut rempli de l'esprit de tous les justes". Aussi, dans la variété des observances locales et la richesse des œuvres de charité apostolique, les monastères de tous les temps sont-ils animés d'une flamme commune qui crée entre eux un lien familial : dans tous les groupements cénobitiques formés sous la Règle de saint Benoît, nous retrouvons avec joie : l'amour du Service du Seigneur accomplit dans un esprit de louange désintéressée, l'estime de la science divine que nourrit la lecture de l'Ancien et du Nouveau Testament selon la tradition des Pères, le zèle à garder l'éloignement du monde, le soin humble et consciencieux apporté au travail intellectuel et manuel dans un harmonieux équilibre, le respect envers une autorité jalouse de maintenir avant tout l'affection fraternelle parmi les enfants de la maison de Dieu.
Réunis par la miséricorde de Dieu dans le Prieuré de la Suisse Romande et encouragés à chercher l'union divine sans porter la lourde charge des œuvres extérieures, nous espérons, "per ducatum Evangelii et sanctae Regulae", répondre à la grâce qui nous est faite, obtenir de Dieu la rémission de nos péchés et le salut éternel, contribuer enfin, par le rayonnement du Foyer monastique, à l'œuvre d'édification confiée à la sainte Église pour la rédemption d'un grand nombre.
Ainsi soit-il.
Corbières, le 21 mars 1947
1) Du temps que Pépin de Herstal Régnait au pays d' Austrasie, Naquit dans un lieu nommé Val Dodon que ce jour glorifie. Reçut le Baptême chrétien D' Ursmer missionnaire en campagne Qui pour convertir les payens, Courait la Thiérache et la Fagne. | 2) Conduit par ses sages parents A Lobbes, au fameux Monastère, Il fut le disciple fervent Des moines menant vie austère. L' abbé, qui était saint Ursmer, Voyant le progrès magnifique Du jeune Dodon qu' il aimait, L' admit dans l' état monastique. | |
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3) Cachée au milieu des grands bois, Dans un clair vallon de prairies Où l' Helpe sinue et s' accroît, Wallers avait une abbaye. Choisi, bien qu' il n' eut que trente ans, Dodon, déjà mûr en sagesse, Y vint en abbé vigilant, | 4) Vaquant à l' Office divin, Oeuvrant en forêt, à la terre, Il vit, obstruant ses chemins, Les flots des humaines misères. Le bruit de ses grandes vertus S' accrut du récit des miracles; Le peuple au saint moine accourut; Des feules en eut le spectacle. | |
5) Un jour, aspirant au désert Il fuit sous futaies touffues, Et là, néanmoins découvert, Mourut dans sa hutte feuillue. La terre de Fagne reçut Son corps, l' étreignant maternelle; La châsse où ses os sont tenus, Moustier, c' est ta perle immortelle. | 6) O Saint, douce fleur de Hainaut, La Fagne aujourd'hui te réclame. Entends sa prière là-Haut, Protège et conserve son âme. Aide à nos travaux, à nos soucis, Garde en nous la foi de nos pères, Et tire nous en Paradis Quand l' heure viendra la dernière. | |